Avant c’était mieux !

Avant c’était mieux !

Comment les évolutions technologiques au cours des décennies transforment-elles la conscience des foules et génèrent-elles de nouveaux modes de pensée, de nouveaux comportements individuels et collectifs ?

Comment ces mêmes évolutions induisent-elles des contradictions ?

Illustrons ces interrogations à partir de l’évolution des moyens de transports et de la connectivité sur les 100 dernières années.

Au début était la voiture à cheval. Le cocher était le conducteur qui imposait au cheval sa volonté, pour avancer, tourner, s’arrêter, aller vite ou lentement, avec des temps de réaction (du cheval) plus ou moins rapides.

Avec l’arrivée des premières voitures, le conducteur a gardé ce même privilège de contrôle sur l’engin, mais avec une vitesse de réaction quasiment instantanée.

Avec le temps, la même voiture a évolué en confort, en puissance mais aussi en assistance comme le GPS, l’ABS, le freinage d’urgence, le stationnement automatique, l’ouverture et la fermeture automatique des phares, détecteurs d’angle mort, camera de recul, … . La part du contrôle total fait place, pour partie, à une confiance déléguée grâce à des outils d’aides à la conduite.

Puis avec toutes ces évolutions on est arrivé à faire une voiture autonome, entièrement connectée, qui peut se conduire toute seule sans le contrôle du conducteur.

Demain, lorsque cette voiture sera totalement sécurisée elle sera reliée à tous les systèmes de connexion des grandes villes (expérimentation en cours dans la ville de Santander en Espagne). Ainsi en fonction de la programmation que nous ferons sur notre smartphone, la voiture se dirigera seule vers le lieu désiré que nous aurons enregistré ; la voiture se garera toute seul le moins loin de notre lieu de rendez-vous, en fonction des places disponibles ; le paiement du parking sera automatiquement débité sur notre carte bleue, et si jamais le trafic avait occasionné un retard incontournable, un message sera envoyé à notre interlocuteur pour le prévenir de notre heure d’arrivée, avec une formule de politesse personnalisée. Tout cela sans la moindre assistance humaine.

 

« Faites vous-même votre malheur » (Paul Watzlawick)

Dans ce nouveau et futur contexte, le contrôle humain fait place à l’assistanat technologique, et la moindre défaillance des systèmes de navigation (dans le cas présent) devient intolérable. Le droit à l’erreur n’est plus accepté et la prise de risque devient de moins en moins possible, puisqu’elle a été traitée en temps réel.

Alors, comment concilier ces nouveaux comportements, déjà perceptibles aujourd’hui, avec l’impérieuse nécessité de prendre des risques et d’avoir le droit à l’erreur pour évoluer dans un environnement de plus en plus incertain ?

Poser le problème de cette façon le rend probablement insoluble. Ca reviendrait à vouloir changer en quelques mois, ou quelques années une situation qui s’est construite, solidifiée, sur plusieurs dizaines d’années et à laquelle nous avons participé. Qui plus est, vouloir changer les comportements sans changer les contextes est utopique, puisque ce sont tout particulièrement ces derniers qui génèrent la conscience des foules.

 

Alors, est-il possible de changer cet état de fait ? Est-ce impératif ?

Accepter cette situation et s’y adapter est certainement la solution la plus sage.

Si vous en décidiez autrement, vous lancer dans un combat individuel contre l’évolution du monde et des consciences, face à la complexité, vous garantit le succès de l’échec. En revanche, faire appel à l’intelligence collective pour inventer de nouveaux modèles, de nouvelles façons de faire est probablement l’unique voie qui vous propose des raisons d’espérer un changement.

Si on est pour le droit à l’erreur, on peut prendre le risque de trouver à plusieurs une solution !

Enfin concluons par une citation de Richard BUCKMINSTER FULLER (architecte, designer et inventeur américain) :

« On ne change pas les choses en s’opposant à ce qui existe déjà. Pour que les choses changent, il faut construire un nouveau modèle qui rende l’ancien obsolète. »

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